Victoria, secrétaire de Gabrielle [Aristocrate]

Nom & Prénom : Victoria Sunniva [ « le Don du Soleil » ]
Âge : 5 siècles exactement. Et on dirait une jeune femme de 25 ans à peine.
Sexe : Féminin.
Race : Vampire - Aristocrate [ la famille Norvégienne des Sunniva ]

Métier : Secrétaire particulière de la Princesse Gabrielle et écrivain.
Faction : Pacifiste... Mon amour pour les humains m'a perdu...
Arme de prédilection : Une rapière... N'est-ce pas peu commun à notre époque ? Si... Je ne peux donc pas la porter sur moi en permanence , ce ne serait guère discret. Aussi , je prends soin de toujours avoir une dague dissimulée sur moi. On n'est jamais trop prudent. Aussi étonnant que cela puisse paraître , ce ne sont pas les humains que je crains... Ce sont ceux de ma race.

Pouvoir :
- Transformation en papillon
- Vision sanguine (visions des veines)

- Pouvoir élémentaire [ glace ]
- Contrôle des rêves


Points faibles :
- Cauchemars
- Phobie des croix
- Pyrophobie

Points forts :
- Enfant diurne
- Beauté irréelle
- Aura sensuelle

Description Physique : Il disait que j'étais sa déesse... Sa Freyja... Il disait que j'étais belle , si belle... Je suis une femme grande , je fais un bon mètre sioxante quinze. Faite de courbes grâcieuses , capables de faire tourner la tête aux hommes. De longues jambes , fines et élancées. Une poitrine parfaite , harmonieuse... Des hanches sublimes soulignées par la finesse de ma taille. Humaine , je n'aurai pas été si grâcieuse , si belle... J'ai une peau bien pâle , approchant de la couleur de la neige , qui tombe si souvent chez moi. Mes longs cheveux blonds tombent jusqu'en bas de mon dos , souvent détachés. Parmi mes boucles blondes , se perdent quelques tresses , parfois quelques perles... J'ai gardé l'habitude de mes coiffures d'antan. Maintenant ,mon visage... Il est fin , je suis comme une de ces statue qu'un artiste aura taillé pendant des années , jusqu'à atteindre la perfection. Un nez fin , bien au milieu du visage. Des lèvres pulpeuses , attirantes , enivrantes... Et des yeux bleus comme les glaciers du Nord. Froids. Mon être dégage quelque chose d'impressionnant , il parait... Trop belle , trop froide , trop inaccessible. J'étais sa Freyja , sa déesse , son amour... Sa reine des glaces.

Description Mentale : Il me disait douce , attentive , tendre... Je l'étais. Nous ne sommes pas tous des êtres sanguinaires... En tout cas , ce n'étais pas mon cas. J'étais... un cas particulier , comme disait ma famille. Sauvage... Sauvage pour eux. Mais en réalité , j'étais plus douce que n'mporte lequel d'entre eux. J'étas connue pour ma douceur , ma tendresse , ma prédispostion à offrir des sourires. J'étais attentive , j'écoutais les autres. J'offrais mon aide à qui la demandait. Peut-être étais-je trop effacée , ou trop gentille. Toujours est-il que j'étais ainsi. Mais il y avait pire , à leurs yeux... L'amour que j'étais capable d'offrir à un homme. Brebis égaré , disaient-ils... Naïve. L'amour me rendait heureuse. Encore plus douce. Et puis du jour au lendemain , tout a changé... J'ai changé. Je suis devenue froide. Froide et vraiment trop inaccessible pour le coup. J'ai presque perdu la parole , je suis devenue mutique. Mes yeux , autrefois si brillants s'étaient ternis , et ils refletaient désormais mon manque de compassion , mon manque de douceur. Ils m'ont détruite. Longtemps , j'ai été une loque larmoyante. Et au fil des jours , les larmes de tristesse sont devenus larmes de colère. La haine a prit la place de l'amour dans mon coeur. Au jour d'aujourd'hui , je ne ressent presque plus aucun sentiment. Sauf quelques rares réminisences passées. La douleur d'un amour perdu... Et tellement , tellement de remords...

Histoire :



Dans un dernier soupir , un dernier halètement , je laisse ma tête retomber sur l'oreiller , le coeur battant , le corps encore secoué de tremblements passionnés. J'ai fermé les yeux et je l'ai serré contre moi , pendant que lui aussi reprenait son souffle. La chaleur de nos deux corps mêlés contrastait avec le froid mordant de l'extérieur. C'était l'hiver... Les tempêtes de neige , les blizzards glacials... J'attends. Les yeux toujours clos , je glisse mes mains dans ses cheveux , que je caresse doucement. Je ne devrais pas être là. Il ne faut pas... C'est mal... Nous sommes trop différents. Mais je suis là. Moi dans ses bras , lui dans les miens. Et nous venons de faire l'amour. Je ne devrais pas être là , et je devrais me sentir mal. Mais je ne peux pas... Je me sens trop bien... J'ai frissonné , quand il a embrassé mon cou , ma peau. Puis il s'est redressé , souriant. Je l'ai admiré , à la lumière des bougies allumées , dont la flamme tremblotait. Eryk... J'ai murmuré son prénom , glissant ma main sur sa joue. Me souriant toujours , il a embrassé mon front , a effleuré tendrement mon visage de ses mains. Mes yeux se sont perdus dans le bleu des siens. Ma main glissait dans ses cheveux blonds et raides , pour rencontrer sa peau , légèrement moins claire que la mienne. Dans son dos , sous mes doigts , je sens quelques cicatrices iirégulières. Au début , ces irrégularités m'ont effrayé , j'avais si peur pour lui... Soudain il s'est échappé de mes bras , me faisant perdre le fil de mes pensées. Où s'en va-t-il ? Il s'est assit au bord du lit. Il avait la tête entre les mains , les coudes appuyés sur les genoux. Il se passa une main dans ses longs cheveux. Je me suis redressée à mon tour , enroulée dans les couvertures , et ai glissé une main dans son dos. Il s'est alors redressé , retourné doucement.

« Je sais ce que tu es , Victoria. »

J'ai reculé , comme s'il m'avait frappé. Mes yeux ont dû refléter de la terreur , puisqu'il a froncé les sourcils et a tendu une main vers moi. Voyant que je le fuyais , il a laissé retombé sa main. C'était idiot. Jamais Eryk n'aurait osé me frapper. Mais ses mots m'avaient ateinte. Il savait. Je suis devenue livide. Comment ai-je pu croire qu'il ne s'en rendrait jamais compte ? Comment ai-je pu être aussi naïve ? Ce que j'étais... C'était si évident... Depuis quand savait-il ? Le début sans doute... Il avait dû s'en rendre compte après un baiser... Mon amour , mon tendre amour... La peur a refermé ses bras autour de moi. Elle me disait que j'allais mourir , qu'il allait certainement me tuer. Elle me disait que j'allais le perdre. C'était pire que la mort , pour moi. Je l'aimais... Lui , un humain ! Incensé , fou , stupide , aux yeux de ceux de ma race. Les paroles de mon amour raisonnèrent dans mon esprit. Je sais ce que tu es... J'ai baissé les yeux , honteuse. J'étais un monstre. Rien de plus , rien de moins. J'ai voulu m'éloigner de lui. Relachant les draps , j'ai voulu sortir du lit , rapidement. Mais Eryk s'est élancé souplement , il a attrapé mon bras , et m'a fait rasseoir sur le lit. Je l'ai regardé , les yeux écarquillés. Son regard était dur. J'ai tenté de me dérober , mais il ne m'a pas laché. Si j'avais vraiment voulu m'échapper , j'y serai arrivée. Mais je ne voulais pas... être un monstre. Pas devant lui. Mon amour...Je me suis mise à pleurer. Il m'a relaché. Je me suis mise à sangloter. Eryk , mon amour...

« Je suis un monstre... »

Ma voix était un gémissement. Que voulait-t-il ? Qu'attendait-il de moi ? Je ne savais que penser... S'il avait voulu me tuer... M'aurait-il fait l'amour avec tant de tendresse , avec tant d'amour ? M'aurait-il soufflé qu'il m'aimait ? J'ai sursauté , quand il a soupiré. Il s'est levé , a attrapé son pantalon , sa chemise et il s'est rhabillé. Eryk... J'ai répété son nom , encore et encore , suppliante... Il s'est dirigé vers la porte. Je n'ai pas pu bouger. Il a juré et s'est retourné. Les armes qu'il portait sont tombées au sol dans un vacarme assourdissant. A grands pas il est revenu vers le lit. Il a soufflé , murmurant :

« Je ne te connais pas... Qui es-tu ? »

Qui suis-je...J'aimerais tant avoir une réponse à cette question... Je ne me sens pas vampire , mais pas humaine pour autant. J'ai relevé les yeux vers lui. Et bien vite , je les ai détourné. Il a soupiré. Avec une douceur forcé , il s'est emparé de mon visage , l'a retourné vers lui. Ses yeux me poignardaient. Où était son amour , sa tendresse , son désir pour moi ? Ce que j'y voyais me faisait mal. De la peur , de la colère... Et de la pitié. Je lui faisais pitié. Ah , bravo ! Elles étaient belles , les légendes sur ces êtres assoiffés de sang ! J'étais une créature appeurée , acculée par un chasseur. Eryk me forçait à le regarder. Mais j'essayais de détourner les yeux , d'échapper à son regard. J'essayais... Mais n'y parvenais pas. Il voulais savoir qui était la femme avec laquelle il passait ses nuits. Pouvais-je lui en vouloir ? Il n'avait rien demandé jusque là... Je n'avais donc jamais menti. Pour lui j'étais Victoria Sunniva , fille de Duc préférant la couche d'un guerrier à celle d'un homme de haut rang. J'avais le pouvoir de faire céder n'importe quel homme. J'avais... J'ai le pouvoir d'être belle. Je pouvais avoir n'importe qui. Mais je le voulais lui , ce héros des champs de batailles , ce guerrier scandinave. Mon guerrier...

« Je suis Victoria Sunniva , fille du Duc Ewald de Sunniva... J'ai 25 ans... Je suis... Une nouvelle-née. Pas comme les autres... Ma famille est vampire depuis deux siècles. La mère de ma mère a été engendrée par un des membres de la famille Desvarennes , et le père de mon père par la même personne. Nous servons cette famille depuis lors. Je suis... la dernière née , après ma soeur Kataryna et mon frère Alrik. Je... je suis... je suis sensée avoir besoin de sang. Mais je ne veux pas... Je détèste voler de la vie... Mais parfois , c'est trop dur... Je suis jeune et j'ai du mal à résister... J'essaie de me priver , mais je... je ne veux pas te faire du mal... »

Il était resté impassible. Puis il m'a relâché. Voilà... Il savait. Il pouvait me tuer s'il le voulait , je le laisserai faire. Je ne résisterai pas. Il s'éloigne... J'ai froid. Comme absente , je m'entoure des couvertures. J'avise ses armes , laissées au pas de la porte. Lui ne les regarde pas. Je sais... Pour la première fois en 28 ans , Eryk ne sait pas. Que choisir ? Son honneur , le serment fait à son roi , ou... moi ? Moi , l'être improbable , le papillon de nuit... Celle avec laquelle il s'unit , celle à qui il est fidèle , celle qui est son refuge... Il a soupiré , brisant le silence. Il a contourné le lit et il est venu s'asseoir près de moi. Il s'est emparé de ma gorge , d'une caressante. Sa main a caressé mon épaule , a fait tomber la couverture. Sa main a glissé sur ma potrine , mon ventre. Doucement , il m'a fait m'allonger. Je me laissais faire. Je ne comprenais pas. Que faisait-il ? Que voulait-il ? Une réponse me parvint.

« Sois l'imortelle de mes nuits... Victoria... Mon amour... »

Mon amour... Il m'offrait sa vie.... Je lui offrais la mienne...

Quelques jours... Quelques semaines... Quelques mois... Amour caché , improbable , impossible... Et pourtant , c'était possible. Ma famille avait baissé les bras. Mon amour pour cet être éphémère dégoutait mon père et ma soeur , faisait sourire mon frère , rire ma mère. Ils avaient abandonné l'idée de me faire tuer , de me faire abandonner Eryk. Le temps aurait raison de cet amour futile... C'était vrai , en un sens. Eryk allait mourir et moi j'allais vivre. Mais je refusais de l'accepter. Nous refusions de l'accepter. Nous vivions , tout simplement. Mais il y avait une ombre autour de nous... Et cette ombre , c'était moi. Je restais , hélas , un vampire... Je ne sais pas comment , mais Eryk se damnait pour m'offrir du sang. Je ne le dégoutais pas. Au contraire , il disait m'aimer un peu plus chaque jour... J'étais sa Freyja , sa déesse de l'amour... Mais une chose attristait Eryk malgré tout. Je ne pouvais lui donner d'enfant , nos deux races refusant de fusionner. Il ne me le disait pas , mais je comprenais. Parfois , alors qu'il me croyait endormie , il caressait mon ventre , murmurant... Souhaitant de tout son coeur y sentir les coups d'un enfant... Mais c'était impossible. Se rendait-il compte de tout ce qu'il avait sacrifié pour moi ? Moi , je culpabilisais. Je lui ai demandéqi'il voulait me quitter... Il me disait : jamais. Et il ne m'a jamas quitté. Il m'a toujours aimé... Alors j'ai décidé de lui donner ce qu'il voulait... Il y avait tant d'enfant à rendre heureux... Ce ne serait pas notre enfant par le sang , mais qu'importe ? Peu importait , au fond , les liens du sang. Alors j'ai été trouver , dans un orphelinat délabré , un nouveau né... Une petite fille...

Il était heureux... Ce n'était pas tout à fait ce à quoi il s'attendait , mais il était heureux.. Moi , je craignais ma famille. Surtout ma soeur... La jalousie maladive de Kataryna m'empoisonnait. Elle avait toujours été jalouse... Elle avait toujours voulu être un objet de désir , une beauté qui fait rêver. Malheureusement pour elle , ces dons étaient miens. Elle , elle était allergique au soleil et elle était incapable de se régénérer à la moindre coupure. Elle m'a toujours reproché mon manque "d'intelligence". Pourquoi garder à mes côtés un homme faible et condamné , quand j'avais tous les aristocrates et les sang-purs à mes pieds ? Mais parce que j'étais profondément amoureuse d'Eryk , pauvre idiote... Mais malgré moi , Kataryna me faisait peur. J'avais tout ce qu'elle n'avait pas. Et c'était un motif bien suffisant pour tout m'arracher...Mais le temps a passé...

Je me souviens de ce jour là... C'était un jour de printemps... La neige avait commencé à fondre. Les arbres recommençaient à verdire , et les fleurs perçaient à travers la neige. Tout était calme... J'étais assise près de la fenêtre , avec notre fille , Silke , endormie à point fermée dans son berceau. Je me sentais... normale. J'avais tout ! Un compagnon adorable , une petite fille merveilleuse... Enfin , après tant de temps , je touchais enfin , le bonheur du bout des doigts. Je n'avais pas entendu parler de ma famille. Ils me laissaient tranquille. Ce jour là fut un jour particulier. Ce fut le jour où Eryk me demanda ma main. Il voulait passer sa vie avec moi. Il voulait que je sois la seule , l'unique... J'ai bien entendu accepté d'être sa femme. Je ne peux pas définir le sentiment de gratitude que j'avais à son égard. Il ne me voyait pas comme un monstre. D'après lui j'étais simplement... différente. J'étais sa déesse , donc j'étais forcément différente. Les jours passaient sans qu'il change d'avis. Je continuais à être son refuge. Mais il y avait un problème. De plus en plus , son sang m'attirait , il chantait pour moi... Attirant... Irrésistible... Mais je ne pouvais pas lui faire de mal... Je l'aimais trop pour ça... J'ai dû me trahir , cependant. Il sentait que je le désirais , mais pas de façon charnelle. Enfin si... Mais pas de la façon habituelle.

Un soir , peu après notre mariage , il osa me demander , alors que j'étais blottie contre lui :

« Pourquoi ne veux tu pas... Pourquoi est-ce que tu ne le fais pas ? Je n'en mourrai pas... »
« Si... Parce que ne pourrai pas m'arrêter. Ton sang... Je ne veux pas y toucher... Je ne veux pas te faire du mal... »
« Aurais-je mal ? Si tu buvais... ça me ferait mal ? »
« Non... tu te laisserais faire. Et moi je ne pourrai pas m'arrêter. »

...Je ne pourrais pas m'arrêter. Je m'en voulais , de le désirer de cette façon. Mais pour une raison qui continue de m'échapper , il ne m'en a jamais voulu. Au contraire , il me proposait de boire son sang. C'était dur , de résister. Parce qu'il m'offrait ce que je désirais. Nous étions serrés l'un contre l'autre , cette nuit là. Malgré ce que disent les légendes , ma peau n'était pas glacée. Cependant , mes apptitudes à contrôler l'élement de la glace me rendaient insensible au froid. Pourtant , j'avais besoin de chaleur. J'avais besoin de sa chaleur. Et lui de la mienne. Seulement , cette proximité mettait mes nerfs à rude épreuve. Mais ce soir là , comme tous les autres soirs qui ont suivi , je suis restée maître de moi-même. Et puis un jour...

Il avait dû s'absenter plusieurs semaines , faisant parti d'une armée. Deux grands seigneurs Norvégiens se faisaient la guerre , pour une minable histoire de terre. Eryk était un grand guerrier... Il était obligé d'y aller. Comme toujours , je craignais qu'il ne me revienne pas. Mais comme toujours , il est revenu. Seulement cette fois... il était blessé. Pas gravement , mais l'odeur de son sang était omniprésente. Il était à peine de retout qu'il saisissait déjà sa fille dans ses bras , à peine de retour qu'il venait déjà quémander mes baisers. A peine m'a-t-il touché que déjà je perdais le contrôle... Par miracle , j'ai tenu bon , je suis parvenue à m'éloigner de lui sans le vexer , sans qu'il se rende compte que je... que je le fuyais. Mais il vint un moment où nous nous sommes retrouvé seuls , forcément. Eryk était parti pendant des semaines... Il avait des nuits avec moi à rattraper. Comment aurait-il pu savoir que c'était une mauvaise idée , de me toucher ? Comment aurait-il pu savoir que c'était une mauvaise idée , de toucher sa femme ? Tentant autant que possible de résister à l'appel de son sang , je me disais que j'étais un monstre. Pourquoi ? Pourquoi ne pouvaos-je pas me contenter de ces unions charnelles ? C'était tendre , passionné , amoureux... Je ne comprenais pas. Ca n'avait aucun sens ! Je suis revenue à moi... Eryk , dans sa volonté de m'aimer , avait fait quelque chose... simplement emporté par sa passion... Il a embrassé mon cou. Il a juste embrassé ma peau... doucement...

Le monstre en moi s'est réveillé. Je l'ai attrapé par les épaules , l'ai renversé , ai inversé nos positions , faisait fi d'une force qu'il ne connaissait pas. Je ne sais pas si ce fut par reflexe , par peur , ou par manque de temps , mais je n'ai pas voulu croiser son regard. J'ai posé mes lèvres sur son cou. Puis mes crocs ont mordue la chair , l'ont percée. Il a eu un petit cri surpris. Puis un soupir de contentement. Je le savais , qu'il se laisserait faire... J'ai bu à la source. Son sang était si bon... Trop bon. En plus de ce goût de sel et de rouille , il y avait une note sucrée et... Par les dieux ! Qu'étais-je en train de faire ? J'allais le tuer ! J'allais tuer mon amour ! Cette constatation m'a frappé. Brusquemment , je suis revenue à moi. Je me suis écartée , et j'ai hurlé.

« Non... non ! »

J'ai avisé la morsure dans son cou. J'ai porté une main à mes lèvres , gémissante. Puis j'y ai vu luire le sang. De nouveau , un cri m'a échappé. Plus fort , plus aigu. Dans la pièce d'à côté , Silke s'est mise à pleurer. Je l'ai à peine entendue. J'avais les yeux rivés sur le cou d'Eryk. Les yeux rivés sur la morsure. Mais comment avais-je pu ? J'avais promi de ne pas lui faire de mal...

« Victoria... »

Paniquée , j'ai sursauté à l'évocation de mon nom. C'était étrange. Il n'y avait nul reproche , nulle douleur dans sa voix. Non , c'était bien plus dur à entendre. C'était un murmure passionné , empli de désir. Être mordu par un vampire , qui plus est sa femme , c'était merveilleusement agréable. Il en voulait encore ! Et ça , c'était inconcevable ! Quelle quantité de sang avais-je bu ? J'avais peur. Je ne voulais pas être la cause de sa mort... Eryk a tendu la main vers moi , souriant. Il était atrocement pâle. J'ai posé ma main sur son cou. Elle est devenue glacée. Le froid ferait coaguler le sang et il cesserait de saigner. Mais était-il sauvé pour autant ? Je l'ignorais. Tout comme j'ignorais quelle quantité de sang je lui avait pris. Je ne voulais pas le perdre...

Eryk est resté alité pendant plus d'une semaine. Fort heureusement , je lui avais pris moins d'un litre de son sang. Enfin , je ne sais pas , c'est tellement... flou. Durant ces jours , je n'ai pas cessé de prier Freyja , je la suppliait de ne pas me l'enlever. Ce ne serait pas juste ! Et puis , ma famille serait trop heueuse , s'il venait à mourir. Mais Eryk était de bonne composition. Aussi se remit-il vite de cet... accident. Désormais , j'avais peur qu'il ne veuille plus de moi , maintenant qu'il savait de quoi j'étais capable. J'étais capable de boire jusqu'à la dernière goutte de son sang. Mais mes craintes quant à ses réactions étaient cependant infondées. Il a fait comme s'il ne s'était rien passé. Comme s'il ne s'était rien passé. Il avait senti que j'étais honteuse. Eryk aurait pu hurler au monde que sa femme était un monstre assoiffé de sang , mais non. Au lieu de cela... Un jour , alors que nous nous promenions sur les dernières neiges de l'hiver , il me posa une question qui me glaça le sang , au propre comme au figuré.

« Victoria... Comment devient-on vampire ? »

J'étais figée. Voilà un sujet que je ne voulais pas aborder. Pas encore. Pas déjà.

« Victoria ? »
« Il n'y a que deux façons... Soit naître vampire , soit... Il faut être mordu. Puis boire le sang de celui qui a mordu. »« Et toi ? Si toi , tu me transformais ? »
« Je... Non. Non , je ne peux pas. Je ne suis pas une sang-pur. Si tu buvais mon sang , tu souffrirais... Tu ne serais ensuite qu'une bête sanguinaire. Je refuse de te voir ainsi. »

Il n'en était absolument pas question. Je ne voulais pas qu'il devienne un de ces dégénérés que l'on doit éliminer. Aussi , pourquoi voulait-il devenir comme moi ? Sa race nous haïssait ! Ils pensaient que nous étions des monstres sanguinaires , et à raison. Savaient-ils seulement que leur Duc était un monstre , un vampire ? Qu'ils lui obéissaient ? Quelle horreur...

« Je vais mourir , alors... »

Il a caressé ma joue , m'a sourit.

« Et toi , tu vas vivre... »

J'allais vivre... Sans lui. Sans Silke. J'allais les voir mourir. J'en ai frissonné , tant cette idée m'insupportait. Je pouvais toujours tenter de convaincre un sang-pur , mais... non. La femme que j'étais , la femme que je suis , n'avait absolument aucune confiance en ceux de sa race. Particulièrement , je haissais les sang-purs. Les Desvarennes vivant en Norvège étaient particulièrement belliqueux et fiers. Les Sunnavi n'étaient que leurs esclaves de luxe. Leur demander quoi que ce soit , c'était se passer soi-même la corde au cou. Mais au jour d'aujourd'hui , je regrette de ne pas m'être passé cette corde...

Jamais. Ca n'aurait jamais dû arriver. Je revois cette nuit là , encore et encore... C'était trop beau. Je savais que ma famille ne me laisserait jamais tranquille. Pourquoi ne pas m'effacer , m'oublier ? Pourquoi ? Parce que je n'aurais pas souffert... Il fallait punir ma traîtrise. Je n'ai rien vu venir , pourtant... C'était l'été. L'été de Novège , l'été où la chaleur est à peine présente , où le soleil se fait pâle , mais présent. Une horreur pour ma soeur , qui ne le supportait pas. C'est donc la nuit qu'elle a frappé. Cette garce avait tout prévu. Jusqu'au moyen de m'éloigner. Une lettre... Un soit-disant lettre où elle s'excusait , une soit-disant lettre de réconciliation... Je l'ai cru ! Je l'ai cru... Elle voulait me voir... Alors , qu'ai je fait ? Pleine de bonne volonté , je me suis rendue chez ma famille. Je m'entendais aux foudres de mon père , bien évidemment. Mais je ne l'ai pas rencontré. C'est sur Alrik , que je suis tombée. Il était plus qu'étonné de me voir. Pourquoi étais-je revenue ? Soudain inquiète , je lui ai tendu la lettre écrite par Kataryna. Il est devenu blême. De tous , il avait était le plus compatissant. Qu'elle vive sa vie comme elle l'entend , disait-il. Qu'elle aime comme elle le souhaite...

« Elle t'a berné , Victoria. Elle n'est pas là. »

Soudain , tout est devenu limpide.

« Elle n'est pas là... »

Courir... Vite...

Le vent fouettait mon visage , m'agressait. Ma monture s'épuisait , mais je n'avais de cesse de la pousser , encore et encore... Non , non , non ! Ca ne pouvait pas arriver... Il faisait tellement froid... Mais je n'en souffrais pas. Seule la peur me faisait du mal. Je sentais mon coeur se fendre au fur et à mesure que je me rapprochais. Mon bonheur touchait à sa fin. Comment avais-je pu être aussi naïve ? Je me croyais si forte , dans ma bulle. S'il leur été arrivé quelque chose... Si... Il ne restait que quelques dizaines de mètres. Et le cheval a plié , il s'est effondré dans un hénnissement douloureux. Vive , j'ai sauté à terre , et j'ai couru. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine. Je pleurais déjà. Parce que je savais... J'ai pénétré dans l'enceinte de la maison. Ce qui m'a d'abord agressé , c'était l'odeur... L'odeur du sang. A mes pieds , des morts. Tous les serviteurs , gisant dans des flaques de sang , leur visage figé dans une expression de douleur. J'ai continué de courir. J'ai glissé plusieurs fois et suis tombée dans le sang. Mais ça ne me faisait pas envie du tout. Ca m'écoeurait , me donnait juste envie de vomir. J'ai trouvé la chambre de Silke. Et là... Là , j'ai vu une horreur sans nom. Le berceau était renversé , les draps tâchés de sang. Je suis tombée à genoux et j'ai rampé jusqu'au berceau. Mon bébé... Toute tâchée de rouge. Recroquevillée... Son petit coeur avait cessé de battre. Dans un sanglot , je l'ai serré contre moi. Pourquoi elle ? Elle n'avait pas un an ! Je pleurais , la tenant contre mon coeur.

« Tu serais presque touchante , ma chère soeur... »

Un rire moqueur... Un rire sans pitié. Kataryna... La colère m'a brusquemment saisi. Avec tendresse , j'ai redressé le berceau , j'y ai posé Silke et l'ai couverte maternellement. Puis je me suis retournée. Quelque chose en moi s'est brisé. J'ai serré les poings.

Un rire moqueur... Un rire sans pitié. Kataryna... La colère m'a brusquemment saisi. Avec tendresse , j'ai redressé le berceau , j'y ai posé Silke et l'ai couverte maternellement. Puis je me suis retournée. Quelque chose en moi s'est brisé. J'ai serré les poings. Comment pouvait-elle avoir ce ton douceureux ? La rage a prit le pas sur la peine. Elle avait massacré des innocents. Des personnes que j'appréciais , que j'aimais... Mon bébé. J'allais la tuer. Elle riait , elle souriait. Elle était couverte de sang. Le sang de mon bébé. Le sang de... Non ! Je me suis approchée d'elle. Et j'ai senti... J'ai grondé. Le sang de mon amour... Je me suis fait violence pour rester calme. J'ai inspiré à fond.

« Où est-il ? »

J'avais articulé lentement , détaché chaque syllabe...

« Où est Eryk ?! »
« Ah , Eryk... Je savais que certains humains ont la rage de vivre... Mais à ce point là... »
« Kataryna... »
« Son sang avait un goût merveilleux ! Tu y as goûté ? Délicieux... Il a crié. Tu sais ça , il a crié ? Il a même pleuré quand j'ai... »

Je n'ai jamais su comment sa phrase se terminait. J'ai plongé. Elle , la minable , s'est retrouvée collée au mur , mes doigts serrés autour de sa gorge. Elle continuait de rire , pensant que jamais je ne pourrais la tuer... Elle avait tort.

« OU EST-IL ? »

J'ai serré. Mes yeux ont croisé les siens , écarlates , moqueurs.

« Parti... Loin , Victoria , très loin... Tu te souviens d'Arno Desvarennes ? Il a été gentil... Il a bien voulu l'emmener avec lui. Tu sais , il n'a pas aimé , quand Arno lui a fait boire son sang... »

J'ai compris. J'ai hurlé. J'ai fait bien pire que l'étrangler. Vous vous rappellez ? Elle n'aime pas le soleil... Et entre toute cette horreur , le soleil était venu. Je l'ai trainé dehors par les cheveux. Elle se débattait et moi je frappais , encore et encore... Nous sommes arrivées dehors. Et là , c'est moi qui ai ri... Un rire glacé. Effrayant. Elle hurlait , se tordait , se débattait. Je souriais , la voyant brûler , peu à peu... Sa peau se parcheminait , des cloques se formmaient. Et puis plus rien. J'avais des cendres entre les doigts. J'avais du sang , partout.
J'avais tout perdu.

J'ai cherché Eryk partout. Il était comme moi maintenant... Immortel. J'ai erré pendant deux cent ans. Deux cent ans. J'ai fouillé la Norvège , la Suède , la Finlande , la Russie... Deux cent ans dans les pays froids. Il adorait le froid. Je ne l'ai jamais trouvé... Aucune trace d'Arno , ni d'Eryk... Kataryna m'avait-elle berné ? Avais-je mal cherché ? Je me suis mise à arpenter l'Europe plus au Sud. Angleterre , France , Espagne , Italie... Rien. Suisse , Roumanie... Rien ! RIEN !!! J'ai passé deux ans en Roumanie. Drôle de vision des vampires. Des chaves souris ? Mignon , mais pas pratique. Pas éstethique non plus ! Et le comte Dracula... Bah ! Un humain sanguinaire , voilà tout. Et puis le coup de l'oeil et du pieu... Non , franchement... Les croix , je dois reconnaître que c'est vrai , en tout cas pour moi. Mais le reste... Je me souviens qu'un jour , un pauvre homme se voulant chasseur de vampires m'a planté un pieu dans la poitrine. Ah oui , bravo. Le pauvre s'est senti mal , quand j'ai retiré ce truc avec lassitude. Il a fait un malaise , en voyant la plaie se refermer. Le pauvre...

Au fil des ans , je suis devenue une ombre... Les miens m'ont donné biens des noms. Certains très classiques , comme "la folle" , "l'illuminée" et j'en passe. Mais les Scandinaves ont eu plus d'imagination... En Norvège , j'étais Princesse du Froid... En Suède et en Finlande , la Reine des Glaces... J'aurais pu errer des siècles encore. Ma tristesse et ma colère ne s'appaisaient pas. Puis j'ai réalisé quelque chose. Si je ne pouvais m'aider , je pouvais aider les autres. Les aider , les divertir... Je parle des humains bien entendu. Si vous êtes un fan de la période Renaissance , vous trouverez mon visage sur des oeuvres de maîtres... J'ai été modèle en Italie , à Florence. Chanteuse lyrique en France... Mais je n'aimais pas ça tant que cela. Je me sentais toujours inutile. Vers les années 1800 , je me suis tournée vers la médecine. Etrange non , pour un vampire ? Pas tant que ça... Je sauvais des vies et j'avais des réserves de sang à portée. Je ne faisais plus de mal à personne. J'aidais , pour oublier. Je ne cotoyais pas les miens. Plus que de la haine , je ressentais du dégût à leur égard. Jusqu'à elle...

Gabrielle.

J'avais quitté la France depuis bien longtemps... J'avais toujours voulu découvrir la Hollande. Vers les années 1960 j'y suis allée. Je n'étais pas encore installée quand je l'ai rencontrée. Un soir , par pur hasard , je me suis retrouvée dans un opéra. La cantatrice c'était Gabrielle. Sa voix m'a touché , a réveillé mon coeur que je croyais de pierre. Elle était comme moi , de ma race , je l'ai compris bien vite. Mais elle ne me dégoûtait pas. Elle avait capté ma présence , ma détresse en un seul regard... Nous nous sommes retrouvées à la fin du récital. Nous avons longuement parlé... Elle avait besoi de quelqu'un pour l'aider à vivre. Elle ne pouvait boire d'autre sang que celui d'un des siens. Je connaissais l'égoïsme des miens. Pas étonnant que personne ne soit à ses côtés. Je me suis proposé. Elle a accepté. Ce fut cependant plus dur d'être acceptée par sa famille. Quel interrogatoire !Franchement j'avais l'air d'une tueuse ?!

D'accord. Je suis une tueuse. De vampires.

Mais au final , je suis maintenant sa plus fidèle amie de Gabrielle. Je me comporte comme une mère à son égard. Trop prévenante , trop protectrice. Elle est plus forte que moi , pourtant. Je l'ai su , en Norvège. Elle connaissait mon histoire , tout ce que j'avais traversé. Mauvaise idée pour mes "parents" , que de se présenter à l'opéra d'Oslo... Très mauvaise idée. Elle les a tué. Quand ? Après avoir chanté... Mon cher père voulait avoir de mes nouvelles. Avoir des nouvelles... d'Eryk. Il a rouvert une blessure qui m'a fait fondre en larmes. Gabrielle n'a pas pas aimé... Quand j'ai relevé la tête , j'ai vu un tas de cendres à ses pieds. J'ai compris. Elle était faible , après ça. Naturellement , je lui ai offert mon sang. Tout est si différent avec elle... Elle m'apprend à revivre. Elle me rapprend... à aimer.

Comment trouvez-vous le fofo? J'aiiiiiime *o*
Ou l'avez vous connu? Par à peu près tous les admins ^^'

Bienvenue mon amie ! Je t'attendais

Je valide !