Anaël Di Gemini [Aristocrate]

Nom et Prénom: Je suis issu de la noble et sanguinaire famille des Di Gemini, native de Florence, résident dans la cité italienne depuis des siècles. A ma naissance, mes géniteurs choisirent de m'appeler Anaël.

Age: Aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai dépassé depuis deux ans le siècle d'existence. J'ai l'air d'avoir 25 ou 30 ans. Je suis plus jeune que Kanamé et j'ai pourtant l'air plus vieux, jouant le drôle du grand frère qu'il n'a jamais eu.

Sexe:Mon physique n'est-il point suffisamment éloquent?

Race: Vampire. Mais pas n'importe quel vampire : je suis un aristocrate, rejeton rebelle d'une famille dont la noblesse du nom n'égale que sa soif de pouvoir.

Métier: A mes heures perdues, je peints, vendant mes oeuvres sous un nom d'emprunt, un nom d'artiste. Pour tout le monde, je suis gérant du Tallion, une boite de nuit branchée et extrêmement fructueuse. Un vrai homme d'affaire, businessman richissime... Gosse de riche pistonné, diront les jaloux.

Faction: Aucune... Par esprit de contradiction, je ne peux suivre la voix de mes parents. Parce que Kanamé est entré dans ma vie, il a réduit leur influence sur ma manière de penser. J'aime trop le sang humain et les sentir mourir pendant mon étreinte pour rejoindre la fraternité d'Adam. Mais je les respecte trop et les aime trop pour les réduir en esclavage ou les anihiler. Les humains sont de fragiles papillons éphémères qui me fascinent par leur comportement. Je ne suis pas un monstre de les tuer, comme ils ne sont pas des monstres de tuer une vache pour en faire un steack. C'est la loi de la nature. Et je suis leur prédateur, comme le lion est celui de la gazelle. Rien de plus, rien de moins. Je les tue de manière douce et extatique. Une belle mort, en somme. Je suis vampire, je suis prédateur et j'en suis fier.

Arme de prédilection : Oh, hormis le fait que je sois doté d'une agilité assez hors du commun de par ma nature vampirique, je dois avouer être bon tireur. Aussi porté-je en permanence deux smith and wesson, fidèles armes jumelles qui m'ont sorti de bien des situations délicates.

Pouvoirs:

Offerts :

• Transformation en papillon
  
• Vision sanguine
  

Choisis

• Pouvoir élémentaire : Feu
  
• Hypnose
  

Points faibles (malus):

• Gout de cendres: (+1 point bonus)
  Tout autre breuvage ou aliment a pour le vampire un gout infâme de cendre. Il ne peut donc rien manger ou boire d'autre sans être malade
  
• Cécité diurne : (+2 points)
  Le jour tu es totalement aveuglé par la lumière, impossible pour toi de t'y habituer. Le soleil est pour toi bien trop violent bien que tu supporte sans mal les projecteur ou les spotlights.
  
• Allergie au soleil: (+1 point)
  Des petits boutons, la tête qui tourne, des coups de soleil a ne plus savoir quoi en faire? Bravo l'ami! tu viens de découvrir les joies de l'allergie solaire!
  

Points forts (bonus):

• Regard parfait: (-1 point)
  Brun, noir, vert, bleu, qu'importe la couleur des iris, celle ci ne changera jamais. Le vampire bénéficiant de ce don gardera tout d'une apparence humaine, même lorsqu'il se nourrira au cou de jeunes humains sa nature vampirique demeurera cachée, de ce fait, il est très dur de le différencier des hommes et femmes humains.
  
• Charme animal : (-1 point)
  Ce don permet au vampire de s'attirer les sympathies des animaux, nuls chiens ne le grognera et aucuns chats de s'enfuira en crachant a son approche, bien au contraire, ils seront câlins et soumis. Au plus haut niveau, ce don permet une légère obéissance de l'animal touché.
  
• Aura sensuelle: (-1point)
  Cette aura est différente du charisme par l'envie purement sexuelle qu'elle fait naitre. Un vampire doté de ce don attirera et séduira sans complexe ni difficulté, provoquant chez sa cible, un désir torride pour sa personne, dévastateur, irrationnel et pratiquement impossible a refouler. Vous n'aurez d'autre choix que d'y céder.
  
• Ombre servile (-1 point)
  Ce don est celui de créer une ombre, un reflet informe de ténèbres, servile et obéissante. N'oubliez pas, ce n'est qu'une ombre et sa fragilité est sans égale, une ampoule allumée et l'ombre disparait. cela dit, discrète et silencieuse, c'est une alliée parfaite en cas d'espionnage.
  

Description Physique:
Anaël... C'est doux, angélique, reposant, non? Voilà un prénom plutôt bien adapté à mon physique, même si je n'ai rien des anges chétifs et asexués. Je suis un homme, cela ne fait aucun doute. Ma haute taille, d'abord, le prouve : je mesure 1m92 et surplombe bien des hommes dans une foule dense et compacte. Bien pratique pour avoir une vue d'ensemble. Ensuite, je pèse 85 kilos bien tassés. 85 kilos de muscles, je vous rassure. Malgré ma vie d'apparence débauchée, je m'entretiens et je dépense beaucoup d'énergie. Derrière mes apparences de colosse placide, je suis une boule dénergie. j'aime me tuer à l'entrainement, à frapper dans un pauvre sac de sable qui se retrouve éventré si je n'y prends pas garde. J'ai juré il y a de cela des années de devenir plus fort, plus puissant, pour protéger Kanamé. Et depuis, je n'ai de cesse de développer mes capacités ancestrales pour y parvenir. Si bien que le gamin fin que j'étais est devenu un homme puissamment bâti, aux épaules larges, aux muscles fermes et bien dessinés. Un vrai garde du corps, en somme, mais sans l'effet "gorille". Non, il se dégage de moi cette impression de puissance féline, comme une panthère prête à bondir et à vous écraser. Je ne suis pourtant pas belliqueux, pas vraiment. Je n'attaque pas pour le plaisir, je défends. Mon territoire et Kanamé. Déjà enfant, je protégeais mon territoire, mais cela est une autre histoire qui viendra en temps et en heure.

La seule chose qui n'a pu changer de par cet entraînement, c'est mon visage. Un visage à la fois doux et ferme. Qui peut paraître intransigeant si je le souihaite, ou au contraire chaleureux s'il me prends l'envie de sourire à demi. Oui, malheureusement, un sourire franc dévoilerait ma nature et cela, je ne le veux pas. Ma peau a conservé cet éclat doré des méditerranéens. Pourtant, je n'ai pas le cheveu noir comme on s'y attendrait. Non, je suis né blond, et je le suis resté. Des cheveux couleur blé, mi longs, lisses et entretenus. Mes yeux sont noirs, tout simplement, souvent mystérieux, quelques fois pétillants de malice quand je me détends. Mes traits sont réguliers et plutôt agréables il me semble. Des traits déterminés et francs, qui inspirent confiance ou prudence selon mon état d'esprit. Ma seule tare physique est cette tâche couleur sang qui me barre l'oeil droit, une tâche de naissance, très mal vue à l'époque, qui passe mieux de nos jours. A l'époque, j'étais déjà désigné comme un démon par les humains ignorants. Stupides superstitions de sorcières et autres diablotins!

Avec le temps, mon style vestimentaire a changé. De petit dandy bien né, je suis devenu jeune héritier rebelle, plus souvent habillé en jeans et pulls de marque, qu'en costume trois pièces. Je ne porte souvent que des jeans, quelques soient leurs couleur et des chemises quand je veux paraître habillé. Le reste du temps, c'est T-shirts et pulls, vestes en cuir et baskets. Ah les baskets... quelle magnifique époque que celle que nous vivons!

Description Mentale:
Hum, là, il me semble que les choses se compliquent... Pour mes parents, je ne suis qu'un ingrat, un flambeur, un faible qui s'est laissé manipuler par un Sang Pur encore plus faible. Evidemment, ça, ils ne le crient pas sur tous les toits. Un Sang Pur, quel que soit son comportement, reste un prince à respecter. Mais n'empêche qu'en ne suivant pas la voie toute tracée par eux, je me suis attiré leurs foudres. Nénamoins, je n'ai pas totalement été désavoué, puisque je suis intime avec un Sang Pur. Ah mes parents... Je pourrais en faire un roman. Mais là n'est pas le sujet.
Enfant, j'ai toujours été une tête de mule rebelle qui n'en faisait qu'à sa tête. Je ne compte plus les corrections reçues pour essayer de me dresser. Mais plus j'étais punis, plus j'outrepassais mes droits et repoussais les limites. Je ne suis pas fait pour obéir et suivre le mouvement comme un mouton de panurge. Ca, mes parents ne l'ont jamais accepté. Encore maintenant, je suis une tête brûlée qui dit ce qu'elle pense, sans se soucier des conséquences. quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. On me qualifie d'impulsif et de sanguin... C'est en partie vraie, mais cotoyer Kanamé m'a calmé à ce niveau là. Je suis un peu plus réfléchi. Juste un peu. Mais je n'ai pas peur des Sang Purs ou de mes pairs. Et je ne me plierais pas à leurs lois stupides.
Il me semble que je suis quelqu'un de passionné derrière mes airs froids. C'est d'ailleurs amusant de voir le contraste entre mon physique et mon comportement. C'est trompeur... et cela m'amuse, surtout que j'en use avec déléctation.
Juis un vampire et j'en suis fier. Je suis un prédateur et mes proies sont les humains. Kanamé a quelque peu adouci mon côté sanguinaire et surtoutcourt circuité les idées de mes parents, mais jamais je ne pourrais adhérer à ses idées pacifistes et utopistes à mes yeux. j'ai l'impression qu'il a honte d'être ce qu'il est. Ma foi, je ne le juge pas et il ne me juge pas. Nous évitons simplement d'aborder ce sujet, trop sensible entre nous.
J'aime la vie, là où lui la subit. Incapable de vivre de jour, je me suis fais une raison et ai étendu mon emprise sur la nuit. Je roule en voiture outrageusement chère, je profite de la compagnie de femmes sublimes irrésistiblement attirées par mon aura vampirique. Je chasse et je dispense la mort comme un artiste. je clame haut et fort ma liberté et mon indépendance. j'aime la vie et pourtant, je ne crains pas la mort. Je pourrais mourir pour mes idées, pour ma liberté. Je pourrais mourir pour conserver mon âme. Je pourrais mourir pour sauver celle de Kanamé. Pas de demies mesures, il faut tout faire à fond. Pas de regrets, pas même de remords.
Telle est ma philosophie.

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Comment trouvez-vous le fofo? Très attrayant et très beau *_*
Ou l'avez vous connu? Grâce à Kana!!

Histoire :


Une heure du matin, dans le manoir Di Gemini à Florence, le 27 février 1906.

Une femme halète, un homme tourne en rond, alors que des vampires de confiances oeuvrent auprès de Laura Di Gemini, maîtresse de lieux, pour l'ader à mettre au monde cet enfant. Le travail est commencé depuis des heures... Et la dame s'épuise, alors qu'Antonio Di Gemini tourne en rond et que ses deux premiers fils le regardent faire, sans comprendre. Il a de la chance, sa femme est féconde et solide et elle assure ainsi la pérénité de cette noble famille, fondée lors des derniers jours de la Rome Antique. Enfin, un cri déchire le silence, suivit de pleurs vigoureux. il soupire, soulagé. L'enfant est né... il respecte sa femme, simplement parce qu'elle est comme lui, assoifée de pouvoir et de sang et une bonne pondeuse. Un couple sans amour, mais unis par les rêves de gloire.

Une servante s'approche, servile et tend au seigneur des lieux son noble héritier. Un gamin blond aux yeux noirs, qui semble déjà le regarder avec défi. Malheureusement, contrairement à ses deux frères, cet enfant n'est pas aussi parfait, défiguré par cette tâche du diable. A cet instant, Anaël est condamné, avant même de prouver sa valeur, à n'être que le vilain petit canard de la famille...


10 mai 1915, dans la résidence secondaire des Di Gemini à Telredan

Aujourd'hui est un jour particulier et tout le manoir est en ébullition pour une raison qui m'échappe. Comme toujours, mes parents m'ignorent et ne daignent pas me tenir au courant des évènements. Grave erreur pour eux... Je pense qu'ils l'ont fait sciemment, en toute connaissance de cause, pour que mon caractère instable ne vienne pas déjouer leur plan. Reclu dans ma chambre, je me fichais bien de savoir que nous avions de la visite, j'étais tout naturellement occupé à dessiner... Dessiner quoi? Eh bien, le manoir, sous le soleil... un soleil imaginé, une clarté inventée, pomée sur quelques livres illustrés. Le jour ne me voulait pas et me rejetait dans les ténèbres, sous la bénédiction de Dame Lune qui protégeait son enfant de toute sa bienveillance. Continue de briller, Soleil meurtrier et blessanrt, je n'en ai cure, ton royaume ne m'intéresse pas...
Et pourtant... Pourtant, j'aimerais pouvoir un jour contempler le monde sous sa douce caresse, sous sa chaleur. mais cela m'est défendu. J'ai déjà essayé et je m'en suis repenti, mes yeux se trouvant blessés de son éclat, ma peau brûlée de ses feux. Adieux lumière, bonjour obscurité.

Je dessinais donc, allongé sur le tapis, quand un autre garçon, bien plus pagé que moi, fit son apparition, curieux.

« Qu’est ce que tu fais ? »

Premier réflexe : cacher mon activité.
Deuxième réflexe : bondir sur mes jambes et chasser l'intrus. c'était MA chambre. Il n'avait rien à faire là! Même mes frères et soeurs n'y pénétraient pas!

- "Sors de ma chambre, t'as rien à faire là!!!"

J'étais un enfant assez... colérique. Si l'intrus ne disparaissait pas tout de suite, je risquais fort de lui sauter dessus pour l'y forcer. Il avait beau avoir le double de mon âge et être plus grand, je m'en fichais. Pourtant, le gartçon n'avait pas l'air méchant ou agressif. Il était brun, avec un air doux et un peu lunaire, halluciné aussi, de par ma réponse. Il avait les yeux rouges. Vampire donc. Moi, j'avais de la chance, mes yeux étaient noirs et ils le demeureraient toujours, bien que je ne le sache pas encore, n'ayant pas eu le loisir de gouter mon premier sang.

Mon père arriva sur ces entrefaits, mécontent de mon attitude et surtout apeuré par les représailles. Rien que pour cela, j'avais envie de continuer à défier l'autre garçon, rien que pour contrarier mon père. Père qui s'excusa et me demanda ensuite si je voulais bien être l'ami du garçon brun. Je sentait bien à sa voix et son regard que j'avais intêret à dire oui. Mais l'amitié, ça ne s'achetait pas, ça ne se marchandait pas, ça ne se négociait pas par des menaces. Alors, forçément, ma voix enfantine retentit de nouveau, sèche et dépourvue d'artifices :

- "Non."

Rien de plus, rien de moins, alors que je me tenais droit et que je défiais mon père. Ce n'était pas pour vexer l'autre garçon. c'était simplement parce que de un, je n'avais pas d'amis et de deux, le jour où j'en aurais, je les choisirais, on ne me les imposerait pas. Mon père frémit à cette réponse et malgré mes airs bravaches, je crois que je me suis légèrement recrequevillé. Une correction par un père vampire était très désagréable, car il avait une force terrible. Il se retenait à chaque fois. S'il ne l'avait pas fait, je serais déjà mort. Bizarrement, il avait toujours une cravache à portée de main. Mon père ne supportait pas l'indiscipline... Et corrigeait tous ceux qui s'opposaient à lui, que ce soient ses enfants ou ses serviteurs.

Une gifle magistrale ceuillit ma joue et ce fut le tapis qui m'acceuillit, déséquilibré par le coup. Et sonné aussi. Ce n'était pas plus mal, comme ça, au moins, je sentais moins les coups de cravaches qui suivirent, même si je me recroquevillais pour minimiser la douleur cuisante. Et puis, les coups cessèrent, je ne compris pas tout de suite pourquoi. Quand j'osais ouvrir un oeil, je vis le jeune garçon brun près de moi, et mon père qui partait. Il pleurait ce gamin. Pourquoi? Pour moi? Je me redressai doucement en grimaçant, des larmes de rage contenue dans les yeux. Encore une fois, humilié par mon père, bridé par lui et son insupportable tyrannie. Et en plus, j'avais le dos et les fesses en feu. L'enfant s'excusa, demanda mon pardon, pour une raison obscure qui m'échappa. Il n'avait rien fait, sauf entrer dans ma chambre... Et il m'avait sauvé du courrou paternel. Je séchai mes larmes et souris en lui tendant la main, malgré mes joues barbouillées de larmes.

- "Je suis Anaël Di Gemini. Je ne voulais pas te blesser, mais je n'ai aucun ami et l'amitié ne s'impose pas..."

Ah oui, j'étais un enfant précoce et déjà très mûr pour mon page, sans doute à cause du climat familial. j'avais déjà mes propres conceptions de la vie. Il m'apprit alors qu'il était le prince Kanamé Divaldo et je compris mieux l'effroi de mon père. J'avais rabroué un prince. Un petit prince qui pleurait maintenant avec moi. j'étais le plus jeune, mais à partir de ce jour, je pris sur moi d'être le plus fort des deux. Je fus le premier à arrêter de pleurer et je proposai alors à Kanamé de voir mon dessin. Je le lui offrai d'ailleurs juste avant qu'il ne reparte. Il me semble qu'il a toujours ce dessin d'enfant.
Par ce simple geste de réconciliation, nous scellâmes une amitié indestructible.


Souvent nous nous revîmes. Mon père ne se doutait pas que cet enfant, ce Sang Pur, pourissait les idées de son fils avec son pacifisme. Mon père était un Nocturame, ma mère aussi. Mais Kanamé me donna matière à réflexion.


25 avril 1924, Telredan

Encore une part importante de ma vie... Capitale même. L'appel du sang. Elevé dans une famille sanguinaire, mes parents désespéraient de me voir enfin devenir adulte et tuer ma première victime. Ils avaient fini par remarquer que mes idées différaient des leurs et ils se demandaient si je n'allais pas devenir un hérétique, in couard, incapable de tuer. Fort heureusement, il n'en fut rien et je les rassurai finalement assez vite sur mes capacités...
Il faisait nuit et j'étais seul. Mes parents étaient partis en Italie avec mes ainés et je restais seul avec mes soeurs cadettes. Et les domestiques. Pour une raison obscure, une troupe de bohémiens vinrent demander à s'installer dans notre parc. Cela leur fut accordé... Pensez-vous, cela offrait un buffet gratuit!
Echappant à toute surveillance, je me joignis à eux, près de leur feu de camp, alors qu'ils dansaient et s'amusaient. Une jeune gitane aux yeux verts et aux cheveux noirs, à la peau brune vint me voir et m'entraina avec elle, attirée par mon aura déconcertante.

- "Je suis Elena. Pour un baiser, je t'offre ton avenir."

Amusé par ce nouveau jeu, je l'embrassai et je sentis quelque chose s'éveiller en moi. Cependant, cela se rendormit alors qu'elle s'écartait en riant et se saisissait de ma main pour y lire l'avenir. Son sourire disparut. Tiens donc, cette fille avait vraiment des dons?

- "J'ai du me tromper, ce que je vois est impossible..."

De nouveau ce quelque chose d'inconnu s'éveilla en moi. Ce sentiment pervers du chat devant la souris.

- "Je pensais que les gitans avaient l'esprit plus ouvert que cela Elena. Rien n'est impossible petite fille des routes."

Je ne savais pas encore, mais ma nature vampirique allait se dévoiler et faire de moi un prédateur pervers et complexe, respectant ses proies et les tuant avec une sorte d'amour étrange. Cette petite serait la première... Je m'emparai du poignet de la jeune fille avec douceur et retournai sa main, de façon à voir sa paume. J'y glissai un doigt, suivant la ligne de vie.

- "Tu ferais mieux de lire ton propre avenir Elena..."

La gamine ouvrit la bouche pour hurler, mais je fus plus rapide et la baillonnai, approchant mes lèvres de son cou, de sa chair tendre. Je humai son parfum, avant d'embrasser son cou, là où palpitait la vie. Elena frémit, alors que je déployais tout mon charme. Elle se colla plus étroitement à moi... et je plantai mes crocs dans la chair, arrachant un petit gémissement de douleur à la jeune fille, qui se mua vite en halètements d'extases. Quant à moi, je ressentais quelque chose proche de l'orgasme... Je bus, encore et encore, juqu'à ce qu'Elena ne s'amolisse dans mes bras et que sa poitrine s'abaisse pour en plus se soulever.

Je la relâchai et rejetai la tête en arrière, poussant un profond soupir. C'était mon premier meurtre... Et je n'en concevais nulle honte, nul remord. Elena s'était éteinte comme une chandelle que l'on souffle. Je baissai le visage vers elle. Elle semblait juste endormie. Je la posai doucement à terre.

- "Merci, petite voyageuse."

Je me rendis alors compte qu'on me regardait. C'était le gérant du manoir. Plusieurs autres vampires le rejoignirent et tous me regardaient, avec un sourire aux lèvres. C'était une fierté de passer à l'âge adulte... Tout autour de moi, des vampires. Les gitants étaient morts, les vampires les ayant tué. Cette nuit resta à jamais gravée dans ma mémoire.


Cet appel du sang, fut raconté à mes parents qui furent fiers de moi, une fois n'est pas coutume. Quant à Kanamé, je le lui avouai à demis mots, sachant parfaitement qu'il ne serait guère heureux d'avoir les détails. Etrangement, il était plus âgé que moi, mais n'avait pas encore eu son appel du sang. La croissance de Kana était un mystère pour moi.


1971, Telredan

J'avais à la fois tort et raison de m'inquiéter pour Kanamé... Tort, parce que finalement, il subit bien son appel du sang. Raison, parce que, comme je le craignais, cela se passa mal et qu'il le vécut comme une tragédie. Il faut dire qu'il ne fit pas dans la dentelle... Même moi qui aime le sang, je n'ai jamais maltraité et terrorisé mes victimes comme ça. La pauvre fille n'était plus qu'une loque sanguinolente... mais quand je le sus, il était trop tard, Kanamé était introuvable... Et pour la première fois de ma vie, j'eu peur. Vraiment peur. La première fois en 65 ans. Les années avaient passé et j'avais grandis pour devenir un jeune homme fait, alors que Kana restait adolescent. De petit frère, je devins grand frère. Je le cherchai partout. Et ce fut lui qui vint à moi. Il m'avoua alors tout et je me mis dans une colère noire. Comment avait-il pu envisager de mettre fin à sa vie comme ça? Pourquoi n'était-il pas venu me voir? Ne pensait-il donc pas à mon chagrin s'il venait à disparaitre? Mais sa famille le sermonna à son tour et par réflexe, ma colère s'évapora pour prendre sa défense et me faire son rocher sur lequel s'appuyer et sortir la tête hors de l'eau. Nous discutâmes longtemps et je finis par le comprendre et l'épauler. Une promesse naquit de cette nuit-là.

Je jurai de le protéger quoiqu'il arrive, de l'épauler. J'entrai à son service. Ce n'était pas une privation de liberté, puisque c'était un honneur et un devoir de faire cela pour lui. Commencèrent alors les longues heures d'entrainement pour devenir son arme, son garde du corps, son ombre... Lui, il devint plus fort, du moins, extérieurement. il se reconstruisit doucement, fit semblant d'aimer la vie. J'aurais aimé lui faire partager mon point de vue, mais en son âme résidait cette mélancolie que je ne pouvais alléger.

Il rencontra alors celui qui allait devenir son mentor et qui lui donna un but dans la vie : vivre en harmonie avec les hommes. Dés lors, nos choix politiques divergèrent. Il était contre se nourrir de sang humain et tuer. Moi, j'étais pour et j'aimais cela. Cela devint un sujet tabou entre nous. Mais notre amitié n'en souffrit pas. En partie parce que j'étais contre les Maitres et les Noctulames.


Kanamé devint mannequin, moi, je peignais et je vendais mes oeuvres. les années passèrent encore et encore. Notre lien devint plus ambigu et intime... Une relation tenue secrète par nous deux et qui ronge la curiosité des autres. Je fus harcelé de questions pour savoir si j'avais déjà goûté son sang divin. Et chaque fois, ma réponse était la même : le silence et un sourire en coin. Rien de plus, rien de moins. Je finis par racheter une boite de nuit, le Tallion et en devint le propriétaire. Je le remis à neuf et depuis, il marche du tonnerre, rassemblants mortels et immortels, dans un décor trompeur où tous les chats sont gris. Mon statut de Golden Boy séduisant me vaut la compagnie de nombreuses femmes fascinées et je ne boude pas mon plaisir. Mais Kana reste étrangement à l'écart de ce genre de choses... alors qu'avec sa gueule de jeune premier romantique, il lui suffirait d'un claquement de doigts pour être assailli d'un essaim de filles aussi bourdonnantes que des abeilles autour du miel...


Notre vie aurait pu rester ainsi éternellement. Mais la soif de pouvoir et les ambitions de certains vampires en décidèrent autrement. Les parents de Kana furent tués... la lignée de Sang Pur, mise en péril. Et d'on ne sait où, on ressortit une soeur cachée. Le seul moyen de faire perdurer la lignée. Et depuis Kanamé ne pense qu'à cette inconnue...

Et je sens poindre en moi les aiguilles glacées de la jalousie...