Le vent souffle de manière légère balayant les feuilles mortes étalées sur le sol, les faisaient virevoltées dans l’air sans formes ni détours. Le ciel est voilé par de lourds nuages gris, une toile teintée de nuances blanches passant par le gris et virant au noir.
Le jeune garçon arpente le cimetière le regard vide, déambule au milieu des stèles comme un automate. Son teint est pâle, le froid vient mordre sa peau faisant dansé ses cheveux blonds dans la légère brise.
Il arrive devant Elle, oui c’est Elle. Il fixe la pierre, le regard remplit de chagrin. Il fait face à cette douleur. Une larme perle sur sa joue, une larme légère, seule bientôt balayé par le vent soufflant. Tout est vrai…Oui Elle n’est plus là. L’étreinte chaude et chaleureuse qu’Elle représentait s’efface pour laisser place à la glace, à une odeur malsaine, de pourriture. Tout s’effondre. Ses sens se démêlent pour ne pas fuir, mais il titube déjà. Son poids chute, ses genoux s’écrasent sur le sol. Les larmes ne coulent pas. Il ne peut l’admettre. Sa tête lui fait mal, elle tourne et la réalité prend des allures de cauchemars. C’est une autre intensité qui prend possession de lui. Ces yeux brillent de souffrances, de tristesse.
Il se penche, déglutit et vomit.
Ce n’est pas possible. Ses yeux s’écarquillent, il se perd dans sa propre conscience. Il ne veut pas pleurer, il ne veut pas l’accepter. Ca n’existe pas. Tout ça n’est pas réel.
Il ne remarque même pas la silhouette qui vient vers lui, qui court et s’affère à être rapide. Des méandres ténébreuses qui le possèdent, il entend son nom résonné, cela est dehors…Cela approche.
Quentin approche à vive allure, le froid vient lui prendre la gorge le brûlant presque. Pourquoi maintenant ? Pourquoi Valkan a fait ça ? Il ne l’a jamais vu comme ça. Une ribambelle de questions vient résonné dans sa tête mais peu importe, pour le moment, il doit sauver Valkan. Mais quel idiot pourquoi être partit comme ça. Il accélère, remonte la dernière allée. Il est face à lui.
Valkan ! Valkan !Il est en colère, il n’avait pas à le laisser seul. Mais quel idiot il est ! Il est enfin à son niveau. Rapidement Quentin remarque le déglutit de Valkan et ses mains plongent sur la collerette de sa chemise. Il le lève, le secoues.
Pourquoi t’a fait ça ?! Réponds ! Pourquoi Valkan ?!Il voit enfin le visage de son ami. Rongé par la souffrance, la terreur, un amalgame d’émotions dont il peut comprendre l’envergure. Son visage se fige devant sa propre stupeur. Difficilement gardant le jeune homme entre ses mains, avachit comme une marionnette, il tourne lentement la tête vers la tombe. Il voit Son Nom. Impossible…Pas ça. Il ne sait plus…
Valkan ! Réponds moi ?! Il ne tient plus, il comprend. Valkan est un idiot mais il peut le comprendre. Il n’avait pas à faire ça cet idiot. Les répercussions vont être désastreuses. Quentin sait parfaitement pourquoi, mais il ne veut plus voir cette expression.
Il relâche son étreinte faisant tombé son ami sur le sol comme une poupée inanimée, ses jambes fléchissent et son poing se lève dans les airs de manière menaçante avant de s’abattre sur la joue de Valkan.
Reprends toi ! Valkan !Quentin le fixe d’un regard de chien enragé. Il lui en veut, oui il en veut à cet idiot. Il voit la joue rougir. C’est de sa faute !
Valkan encaisse, peu importe la vie n’est plus ce qu’elle était. Il émerge cela dit, le coup porté le touche. La volonté l’a abandonné, son étreinte n’est plus et…Elle n’est plus.
Il tourne son regard bleu vers Quentin, il est suppliant. Oui…Je veux crever…
Il se souvient de tout, ne veut pas se relever. C’est impossible, tout est abandon et cruauté. La vie est cruelle. Il ne peut admettre tout ça. Ses souvenirs se troublent…
Laisses moi Quentin, frappes moi si cela te fait plaisir mais laisses moi…Il l’entend réagir. Il ne frappe pas, le fixe de son regard colérique dont il a l’habitude.
Espèce de con Valk ! T’es vraiment con ! I .EnfanceLa vie est parfois vindicative, mais elle ce qu’elle est. Valkan est née de l’oubli. Il fut retrouvé dans son berceau sur le parvis d’une Eglise Catholique.
Trouvé par le prêtre en fonction, il possédait les signes caractéristiques de la malnutrition, et possédait un poids alarmant pour un nouveau né. Placé sous couveuse pour les premiers mois de sa vie, il s’en sortit de justesse.
Lorsque son statut fut viable et validé, il fut transféré à la Maison Sainte Thérèse. Un orphelinat de basse zone. C’est là qu’il allait passé le plus clair de son enfance. L’Orphelinat était situé à Bellding. C’était un vieil orphelinat, une bâtisse d’envergure mais plus en état. Plusieurs brèches dans le toit sont visibles et les murs sont dans un sale état. Les sœurs qui tiennent en état le bâtiment se démènent pèle mêle pour tenir le bon bout. Mais sans financement, cela relève plus d’un miracle qu’autre chose. Malgré tout, elles essayent et s’y tiennent après tout ce sont leurs enfants qui sont dans ce lieu.
La Maison Sainte Thérèse à une vingtaine d’orphelins à sa charge dans un éventail d’âge assez large. Il est mixte. La plupart des jeunes sont des garçons et filles d’un âge allant de dix ans à l’adolescence. Le jeune bébé qui fut transféré devenu rapidement l’attraction. Certains se battaient pour en avoir la garde, c’était ce petit quelque chose qui vient ébranler un quotidien devenu trop monotone.
Les sœurs ne se privaient pas de rappeler à l’ordre les jeunes turbulents. A chaque fois que le bébé grandissait c’était le grand événement du jour. On se réunissait autour de lui et on attendait. Ses premiers mots, ses premiers pas, Valkan était devenu une certaine coqueluche qu’on commençait à vraiment affectionnée.
Il commença de cette manière. Il était déjà farouche. Faisait des caprices dignes de prince. Sans réellement comprendre le sens de ses agissements, il voyait toujours la Mère Supérieure en appelé à l’aide de Dieu pour le tenir.
Il grandit de cette manière placé sous une certaine couveuse. Une couveuse d’affection placée entre des murs décrépis et au travers d’une maison en ruines. C’était devenu sa famille en quelques sortes, « les grands » comme il disait, étaient au petit soin, veillant à un confort dérisoire dans un sens, mais c’était ces petites intentions qui lui arrachait des rires innocents.
Dés qu’il fut en âge d’étudier, il commença à suivre les cours éducatifs donné par les sœurs. Il y avait une section religieuse. Il aborda la question de la foi assez jeune. Puis continua sa petite routine. Il trouvait toujours quelque chose à faire, ne ménageant personne et surtout pas la quiétude fragile de la bâtisse. Faisant les cents coups, il était fougueux et pleins de vivacités. Des souvenirs mémorables qui bercent n’importe quel cœur d’un enfant.
II .Première ChuteSa jeunesse peut être enviée pour sa liberté et son innocence. Il jouait dans la grande cours et partait souvent à l’exploration de la bâtisse en elle-même, demeurait dans un cloître chaleureux et calme.
Il n’y a pas grand-chose à rajouter ou à dire là-dessus. C’était une certaine routine. Les repas, les cours et le couvre feu étaient tous fixés à des heures précises. Des règles à ne pas enfreindre et au final tout était réglé de manière fixe. Il arriva à canaliser sa férocité aux fils des années. Devenant moins agité, plus calme et posé.
Depuis certains étaient partis, d’autres enfants les avaient remplacés. C’était devenu des années pouvant être perçues comme lassantes, mais Valkan trouvait toujours une nouvelle source d’inspirations pour son énergie.
Partant dans un élan de naïveté furibond qui ne semblait pas en mesure de s’arrêter, croyant à un avenir emplit de bonheur, il dégringola rapidement après l’annonce de la fermeture de l’orphelinat. Cela alla très rapidement. Il y eut l’annonce, la maison Sainte Thérèse n’avait plus les moyens économique de tenir, l’entretien des locaux et les différents frais étaient devenus trop couteux.
Le jour du départ fut balayé de sa mémoire, ne demeurant qu’un sombre tableau aux tons grisonnant. Il se souvient des pleures, des mines tristes, de ce ciel scindé en deux par cet orage violent. Et surtout ce malaise au creux de son cœur…Si puissant et profond.
Cette période là, il la balayait, modifiant sa mémoire sous l’effet émotionnel. Jeté dans un centre, il fut placé dans une famille d’accueil au cœur de la ville de Bellsing. Une famille simple, des parents travaillant dans des grands bureaux d’hotline et de Marketing. Une fille unique plutôt placée dans un cocon sur affectif. C’était la famille Bandink. L’arrivée de Valkan fut plutôt bien reçue.
Une nouvelle vie dans un sens. Un changement brutal entre éphémère et réalité.
III .Famille A son entrée chez les Bandink, Valkan avait une différence de six ans avec sa sœur. Il fut rapidement intégré. Cependant il semblait qu’il est laissé sa joie de vivre et son entrain dans son ancienne demeure détruite déjà. Sa sœur semblait gentille et agréable et la famille était plutôt d’un bon genre prononcé.
Il vivait dans une villa bourgeoise au cœur de la ville et disposait de moyens qu’il n’avait jamais connu. Malgré cela il demeurait neutre de part son expression. Ses sourires devaient lui être arrachés de force. Mais ce fut dans les premiers temps.
Il intégra le High School College d’Avira. Une école réputé et reprit le court de ses études. Mr Bandink pensait qu’il serait perdu et qu’il aurait du mal à s’adapter mais à sa grande surprise, il allait de l’avant et s’adapta très rapidement.
Les premiers rapports étaient excellents sur son attitude et ses notes. Une bonne moyenne et un bon semestre. Il demeurait tout de même un peu seul. Mais ceci n’était qu’un détail après tout. C’était une nouvelle routine qui s’offrait à lui. Il évolua de la sorte, passant de classe en classe et se submergeant dans son travail. Il accepta bientôt la famille Bandink comme sa propre famille et loua ses études.
Il travaillait dur, ne s’accordant aucun écart. Peut être voulait-il prouver quelque chose.
Arrivé à quatorze ans, il prit un boulot d’après cours dans une épicerie à une centaine de mètres de chez lui. Il faisait du ménage et était payé une somme misérable. Mais cela lui faisait plaisir. Il aimait bien le vieux Smithers qui tenait l’épicerie.
Lorsque son père lui offrit son tout premier ordinateur, il ne fut pas si envahit pour l’excitation ou bien l’idée de fierté. Il était content mais cela n’allait pas plus loin. Ses parents dénotaient chez lui, une attitude étrange. Enfin, il demeurait un peu en reclus, il restait d’une agréable compagnie mais semblait enfermé totalement sur lui-même ne s’ouvrant à rien ni personne. Ceci dit il se prit un jour à vouloir essayer cette machine. L’air de l’informatique était plus qu’à une autre période au gout du jour. Il commença à tatillons et prit rapidement un certain coup de main concernant l’informatique. Il n’aimait pas vraiment les jeux, ce qui lui plaisait était de surfer sur le réseau.
Il continua ses études et y vouait une discipline que sa nouvelle passion n’aurait pas su désarçonner. Il était insomniaque, d’après le psychologue que Valkan voyait une fois par semaine c’était une raison chronique à son enfermement sur soi. Il travaillait dur, se rendait à l’épicerie après les cours, finissait et allait sur le réseau. Il ne vivait pas au rythme de se sœur qui enchainait les sorties et les différents rendez vous. Il semblait être le contraste parfait d’une opposition de caractère.
C’était sa propre routine après tout.
VI .ProgrammationValkan finit premier au niveau de sa promotion et eut son premier diplôme à l’âge de seize ans. Ce n’était pas quelque chose d’important et offrait des possibilités d’études supérieures dans un cycle précis. Il entreprit une branche nommé P.S.E (Psychologie, Sociale, Economie).
C’était des cours supérieurs basés sur trois évaluations sur un cycle de cinq ans lié à un lycée privé que son père paya avec fierté. Oui, la famille Bandink était plutôt fière de Valkan. Il paraissait comme un jeune garçon dévoué aux études plus qu’à autre chose, travailleur et ayant de bonnes bases pour avancer dans la vie. Pas qu’il n’était moche, il était plutôt beau garçon à son âge, ceci étant les sorties et les rendez vous n’étaient pas vraiment ce qui l’intéressaient.
C’était maintenant qu’il allait prendre un tournant. Un nouvel essor au travers de la vie d’adulte. Il était jeune, réfléchit, intelligent dans son sens critique, mais il demeurait toujours aussi renfermé. Malgré les efforts de son psychologue et de sa famille, personne ne le faisait sortir de sa bulle. En deux ans, il avait découvert le hacking. Il avait quitté son travail à l’épicerie depuis six mois et se consacrait au réseau. Il prenait un malin plaisir à allé de plus en plus loin. Il avait découvert le hacking au travers des informations, des différentes informations transitant sur le net. Rapidement il s’amouracha de cette certaine élite. Oui il les voyait comme des gens marginaux et déterminés à faire évoluer la société avec le vrai pouvoir du vingt et unième millénaire.
Il demeura silencieux et secret à ce sujet, le chemin qu’il avait entreprit pour l’amené à connaître certaines choses sombrerait dans sa tombe avec lui sûrement. Il entra finalement au printemps dans une classe légère constituée d’une dizaine d’élèves et entreprit ses études.
Il ne dormait que cinq heures par nuits à présent, restant sur le réseau. Passant des heures à aller toujours un peu plus loin. Il trouvait dans ce fait une excitation qui n’avait pas de prix et qui n’était pas reproductible.
Sur les premiers mois de cours, il fut perturbé par quelque chose qu’il n’était pas prêt à admettre. Il rencontra cette fille aux allures mystérieuses, elle était une vision aussi terrifiante que magnifique. Il la voyait tous les soirs au même endroit. C’est dans cette période là qu’il se mit à fumer aussi.
Il se plaçait à se croisement en bas de chez lui, appuyé contre un poteau à fumer sa cigarette et oubliant son propre monde en la voyant. C’était une rousse, le regard perçant et vivace, elle était mince, belle…Hypnotisant en soit. Il ne céda jamais à aller lui parler, trop peureux et trop timide sûrement.
Cela le faisait sourire étrangement. Il demeurait une dizaine de minute et repartait dans son monde. Malgré le fait de ses jours continuels, cette fille paraissait intemporel, hors de son monde et ne pouvant entrer dans sa routine.